Nous y voilà !

Les Voies du Chant sont installées ! Et vous accueillent dans un nouveau lieu poétique et verdoyant. L’adresse tant attendue : 14 Rue de la Gare 56890 SAINT-AVE.

Vous prenez l’impasse en face du Restaurant le Pressoir et c’est la dernière maison 🙂

Vous pouvez venir en vélo, vous aurez la place pour le garer en sécurité. Si vous prenez le bus, c’est le N°7 arrêt HOPITAL .

Prenez RDV pour un cours de chant avec Sophie au 06 13 83 82 72.

SURPRISE! … « roulement de tambour »… musique sérieuse…

Septembre dernier est loin et maintenant on ne dira plus « avant et après JC » mais « avant le COVID » … mais la vie continue ! et le chant et la musique sont de précieux alliés pour notre santé mentale et physique !!!

« Roulement de tambour » …musique joyeuse

Que diriez-vous de chanter dans un lieu bucolique et poétique, à l’image de notre chère professeure de chant : Sophie!

C’est la SURPRISE de l’été, les Voies du Chant déménagent! Non pas dans l’espace (…) ou à l’autre bout de la planète, mais tout près … l’adresse vous sera dévoilée dès que ce nouveau lieu pourra vous accueillir. Peut-être dès le mois d’août et avec certitude en septembre!

Les cours sont suspendus le temps des préparatifs. Vous pouvez joindre Sophie au 06 13 83 82 72 pour prendre RDV dès la réouverture des cours. Elle vous communiquera l’adresse de son nouvel atelier. A moins que vous ne trouviez la porte avant !!!

Et merci à la joyeuse troupe de chanteurs pour leur précieuse aide 🙂

Septembre le mois de la reprise

Bonjour à tous!

C’est la rentrée ! Les cours de chant ont repris rue des Halles!

Le lieu est aménagé pour prendre les précautions nécessaires et garder nos distances. Tel que vous le voyez sur les photos entre le piano et vous même sont installés des films plastiques. Tout est désinfecté entre chaque cours (pupitre, tabouret, poignée, etc…) Pour de plus amples précautions , je demande à tous ceux qui disposent d’un micro, de venir avec. De plus pensez à amener votre stylo et vos PAROLES !!! Enfin soyez ponctuels, afin que les croisements soient raisonnables. Nous devons tous être responsables pour nous protéger et protéger les autres. Pour les règlements favorisez les chèques ou sinon ayez l’appoint ! pour qu’il n’y ait pas d’échange de pièces ou de billet. Du gel hydro-alcoolique sera à disposition à appliquer sur vos mains en arrivant et en partant.

Merci de me contacter de préférence par sms au 06 13 83 82 72 pour tout renseignement ou réserver votre créneau de chant.

Et maintenant place à la joie de se retrouver, faisons vibrer les murs et nous-mêmes en chansons! Je vous invite à cliquer sur ce lien pour découvrir la soirée de rentrée qui s’est déroulée sur la terrasse du Coq à l’Ane.

Dans l’impatience de vous retrouver, Musicalement votre,

Sophie Grenier

Des élèves des Voies du chant récompensées lors d’un concours amical à AURAY

SagarisSagaris Auray

Pourquoi ne reconnait-on pas sa voix quand on l’entend ? 2/2

Pourquoi notre voix de tous les jours n’est pas la même que celle sur des enregistrements ou au téléphone ?

En fait, c’est votre corps qui vous empêche de reconnaître votre voix sur des enregistrements ! La raison est purement anatomique : les sons extérieurs au corps sont seulement captés par les oreilles, mais les sons venant de l’intérieur sont, eux, aussi transmis par nos os.

Le phénomène part des poumons, le souffle passant ensuite à travers le larynx pour faire vibrer les cordes vocales, ce qui génère une onde sonore. Pour entendre cette voix, l’onde sonore parcourt un sacré chemin dans notre oreille : elle s’engouffre dans le conduit auditif externe, puis dans le tympan qui vibre (voir schéma ci-dessous). Les vibrations atteignent des structures appelées osselets, qui les envoient à l’oreille interne où l’onde est convertie en signal nerveux. Ce dernier est transmis au cerveau par le nerf auditif.

Mais lorsque l’on s’entend parler, la vibration sonore est non seulement transmise de l’extérieur jusqu’aux tympans, mais aussi de « l’intérieur », par les os de la mâchoire et du crâne directement aux osselets puis à l’oreille interne. Ce qui veut dire que la voix que vous entendez lorsque vous parlez est donc la combinaison des sons véhiculés par ces deux voies ! Mais lorsque vous entendez votre propre voix sur un enregistrement ou au téléphone, la voix n’est captée que par le tympan. La transmission osseuse ne se fait plus. Et comme les os transmettent préférentiellement les fréquences acoustiques les plus graves, notre propre voix entendue au téléphone ou sur un enregistrement nous apparait plus aigüe que d’ordinaire.

« Vous pouvez expérimenter l’effet inverse en vous mettant des bouchons d’oreille, ainsi vous n’entendrez plus que les vibrations issues de la conduction osseuseet votre voix vous semblera plus grave, explique Timothy E. Hullar, professeur à la Washington University School of Medicine de Saint Louis (États-Unis) à Scientific AmericanCertaines personnes présentent des anomalies de l’oreille interne qui augmentent leur sensibilité à cette transmission osseuse, au point que le son de leur propre respiration devient pesant, et certains parviennent même à entendre leurs globes oculaires bouger dans leurs orbites. »

Vous ne reconnaissez pas votre propre voix sur les enregistrements ? Nulle raison de s’inquiéter, c’est pour tout le monde pareil. Et puisqu’Etienne Mahieu nous a demandé cette semaine sur la page Facebook de Sciences et Avenir la raison de cet étrange phénomène, nous expliquons pourquoi dans cet article. Chaque semaine, nous sélectionnons une question de lecteur à laquelle nous apportons une réponse. Merci pour votre insatiable curiosité !

En fait, c’est votre corps qui vous empêche de reconnaître votre voix sur des enregistrements ! La raison est purement anatomique : les sons extérieurs au corps sont seulement captés par les oreilles, mais les sons venant de l’intérieur sont, eux, aussi transmis par nos os.

Le phénomène part des poumons, le souffle passant ensuite à travers le larynx pour faire vibrer les cordes vocales, ce qui génère une onde sonore. Pour entendre cette voix, l’onde sonore parcourt un sacré chemin dans notre oreille : elle s’engouffre dans le conduit auditif externe, puis dans le tympan qui vibre (voir schéma ci-dessous). Les vibrations atteignent des structures appelées osselets, qui les envoient à l’oreille interne où l’onde est convertie en signal nerveux. Ce dernier est transmis au cerveau par le nerf auditif.

Mais lorsque l’on s’entend parler, la vibration sonore est non seulement transmise de l’extérieur jusqu’aux tympans, mais aussi de « l’intérieur », par les os de la mâchoire et du crâne directement aux osselets puis à l’oreille interne. Ce qui veut dire que la voix que vous entendez lorsque vous parlez est donc la combinaison des sons véhiculés par ces deux voies ! Mais lorsque vous entendez votre propre voix sur un enregistrement ou au téléphone, la voix n’est captée que par le tympan. La transmission osseuse ne se fait plus. Et comme les os transmettent préférentiellement les fréquences acoustiques les plus graves, notre propre voix entendue au téléphone ou sur un enregistrement nous apparait plus aigüe que d’ordinaire.

« Vous pouvez expérimenter l’effet inverse en vous mettant des bouchons d’oreille, ainsi vous n’entendrez plus que les vibrations issues de la conduction osseuseet votre voix vous semblera plus grave, explique Timothy E. Hullar, professeur à la Washington University School of Medicine de Saint Louis (États-Unis) à Scientific AmericanCertaines personnes présentent des anomalies de l’oreille interne qui augmentent leur sensibilité à cette transmission osseuse, au point que le son de leur propre respiration devient pesant, et certains parviennent même à entendre leurs globes oculaires bouger dans leurs orbites. »

Anatomie du conduit auditif (©CNAMTS)

Par Lise Loumé – Chef d’édition au pôle digital de Sciences et Avenir, spécialiste santé

Pourquoi ne reconnait-on pas sa voix quand on l’entend ? 1/2

«Je sonne vraiment comme ça? Mais c’est horrible!!»

Entendre pour la première fois un enregistrement de sa propre voix et vouloir déguerpir au plus vite se place certainement dans le top des expériences désagréables.

On sonne tous comme un enregistrement de notre voix, même si on la trouve horrible. D’où provient cette différence dans la perception? Il s’agit pourtant de notre voix, une partie intégrante de notre identité! On penserait, à juste titre, que la voix que l’on entend quand on parle serait notre «bonne» voix, non?

Quand on entend notre voix, on l’entend de deux manières différentes, créant notre propre perception du son de notre voix. On l’entend par les ondes qui se propagent dans les airs et qui atteignent nos oreilles (évidemment), mais on l’entend aussi d’une manière tout à fait unique: par nos os.

En effet, les cordes vocales font vibrer les os de notre crâne et ces ondes se rendent ainsi jusqu’au tympan. En voyageant dans nos os, les ondes sonores s’espacent, faisant en sorte que les fréquences baissent et que la tonalité générale des sons baisse aussi. Donc on s’entend avec une voix généralement plus basse de celle entendue à tous ceux à qui on parle.

Imaginez comment Barry White devait s’entendre!

Quand on entend un enregistrement de notre voix, on entend que la portion «air» de notre voix; la portion «os qui vibrent» n’est plus dans le portrait. On entend donc généralement une voix plus haut perchée que ce qu’on a l’habitude d’entendre via nos os, et on capote.

 

HÉLÈNE LAURIN

Découvrez votre voix!

Les stages à la demi-journée  continuent pour découvrir votre voix à plusieurs, en petits groupes.

Ces stages se déroulent plus particulièrement pendant les vacances de Printemps et les vacances d’Été. Si vous êtes intéressés vous pouvez prendre contact avec Sophie en remplissant le formulaire de contact ici.

Ces stages s’adressent à tous les âges, divisés en 2 catégories adultes et enfants. Tous niveaux confondus. Vous trouverez toutes les modalités de ces stages ici.

Envie de découvrir votre voix? n’hésitez pas et prenez RDV.

A bientôt !

Le chant c’est du sport !

le chant c'est du sport

Les secrets de l’ex-baryton Jean-Philippe Lafont, coach vocal d’Emmanuel Macron

 

Par Elsa Mari

Notre voix, il faut la soigner, la préserver, s’en préoccuper. Elle est le reflet de notre personnalité, de notre santé. Jean-Philippe Lafont, ancien baryton, a été le prof d’Emmanuel Macron, avant qu’il accède à l’Elysée.

Au fond d’un café,Jean-Philippe Lafont se montre intarissable. Paluches de titan, sourcils broussailleux, cet homme de 66 ans à la carrure imposante appuie sur les mots, les poings serrés, articule chaque syllabe. Imite les accents, grimpe dans les aigus et fredonne, de façon soudaine. Une maîtrise de la voix que ce baryton international pendant quarante ans met en mots dans un livre, «Avec voix et éloquence», qui vient de paraître*. Il insiste : elle est le reflet de la santé. «Tout le monde parle trop vite, respire mal, se bloque le diaphragme. Grave erreur», déplore ce Toulousain, à l’accent chantant.

Fin 2016, alors qu’un accident — il chute dans un escalier pendant une répétition — met un point final à sa carrière, le chanteur lyrique décide d’enseigner la diction, l’efficacité du propos, le contrôle du souffle. C’est alors qu’il est recommandé auprès d’un élève pas comme les autres, Emmanuel Macron.

Le futur président lui donne rendez-vous, en décembre, au siège d’En Marche ! à Paris, la veille du discours de la porte de Versailles, son premier grand meeting. Avec celui qui n’est encore qu’un candidat, pianiste et fin mélomane, l’entente est immédiate. «Demain, des milliers de militants crieront : Macron président !Attention à ce raz de marée sonore qui risque de vous déstabiliser. Ne cherchez pas à recouvrir cette puissance populaire», prévient le baryton.

Le lendemain, Jean-Philippe Lafont observe sa prestation, installé devant sa télévision. Le début, au micro, est prometteur, ses conseils suivis. Et puis, brutalement, la voix déraille, il s’époumone. «Aïe, aïe, aïe, Martine, il s’excite, j’ai mal à la gorge pour lui», lance-t-il à sa femme. Un peu plus tard, son téléphone sonne. «Est-ce que j’ai bien suivi vos conseils ?» s’inquiète l’élève, qui souffre d’un mal de gorge. «Pas trop. Vous avez forcé, vous payez l’addition», juge le maître. Il ne va pas être le seul : les réseaux sociaux ne vont pas manquer de railler ses aigus incontrôlés sur «c’est notre projet».

 

Une dizaine de séances jusqu’à l’élection

Il faut tout reprendre à zéro. Dix séances de deux heures seront programmées jusqu’à l’élection en mai. Jean-Philippe Lafont le suivra dans ses meetings à Lyon, Lille, Paris. Et lui distille ses conseils santé. D’abord, respirer par le nez, qui protège des infections grâce à ses cils, et non par la bouche, qui dessèche les cordes vocales. Et, surtout, détendre son corps. «La parole est un acte musculaire», relève le professeur. Sur la table, Jean-Philippe Lafont rapproche deux feuilles d’un cahier et souffle dessus. «Voilà pourquoi les cordes vocales vibrent. S’il n’y a pas d’air, alors il faut forcer sur les petits muscles du cou. Une personne qui souffre d’un torticolis ne peut pas chanter !»

Sous la douche, le candidat est invité à faire des petits mouvements au niveau de la nuque et des épaules. Droit, les mains le long du corps, il faut faire couler le jet chaud sur sa colonne vertébrale. Le baryton remarque aussi que son disciple boit trop d’eau. «Ça veut dire que quelque chose ne va pas !» Emmanuel Macron doit également éviter les aliments acides, ennemi des cordes vocales, comme le chuchotement, «très mauvais». Faire des vocalises, se reposer. «Oh, j’ai appris qu’il ne dormait que trois heures par nuit. Enfin, il a 39 ans», sourit le coach vocal.

Et, surtout, il doit l’aider à trouver son timbre, sa couleur de voix. «Il m’a confié que, comme on lui reprochait d’être trop jeune, il parlait plus bas pour gagner en maturité.» Erreur. Les entraînements se poursuivent. Avant de monter sur l’estrade, Macron articule, pose la voix, répète ses allocutions sous l’œil du grand chanteur. Son discours d’élection est l’apothéose. Jean-Philippe Lafont l’écoute, séduit. «Quels progrès ! Ce soir-là, ça avait vraiment de la gueule.»

«Avec voix et éloquence», Jean-Philippe Lafont, Ed. Larousse, 17,95 €.

Ses trois conseils

Pour bien parler, entretenir sa voix et préserver ses cordes vocales, il y a trois règles d’or.

Ne respirez pas par le ventre

Cette recommandation est faite par «des imbéciles qui n’y connaissent rien», tacle Jean-Philippe Lafont, le désormais coach vocal de particuliers. Inutile, non plus, de gonfler ses poumons jusqu’à saturation. Pour bien respirer, il faut imaginer que l’on hume un parfum au creux de son poignet. Après une courte apnée, on souffle, lentement, de façon régulière, par la bouche, sans aller jusqu’au bout de l’expiration. Cet exercice peut être répété matin et soir, 3 à 5 minutes.

Restez bien droit

Si on se tient mal, le souffle sera coupé. Il faut garder une posture alignée, autant que possible, entre les talons, l’arrière des fesses et la tête. «Sinon la respiration devient sporadique, désordonnée», insiste le chanteur lyrique. Il faut imaginer un fil au-dessus du crâne, conseil récurrent dans le milieu de la danse. C’est un bon moyen de prévenir les troubles digestifs et de préserver son organe car des nodules peuvent se former sur les cordes vocales.

Lavez vos sinus

Cet exercice peut être réalisé sous la douche. Il suffit de prendre un peu d’eau chaude dans sa main et de la renifler doucement, en se bouchant l’autre narine, sans insister trop fort. «Ça pique un peu», admet le baryton. Mais cette hygiène nasale permet d’éliminer les poussières qui se déposent sur la muqueuse, responsable d’inflammation locale. Ce geste protège aussi contre les rhumes et les rhinites allergiques.

 

A vos exercices 🙂

Et oui, le monde entier chante!

Je pense que tout le monde a entendu parler de Playing for change, mais au cas où et pour le plaisir de ce partage je vous poste ce magnifique échange entre musiciens all over the world!

Playing For Change est un mouvement créé pour inspirer et connecter le monde à travers la musique, née de la conviction partagée que la musique a le pouvoir de briser les frontières et de surmonter les distances entre les gens. L’objectif principal de ce mouvement est d’enregistrer et de filmer des musiciens qui jouent dans leurs environnements naturels et de combiner leurs talents et leur pouvoir culturel dans des vidéos innovantes qui sont appelées Songs Around The World. La création de ces vidéos a abouti à former le groupe Playing For Change – qui met en vedette des musiciens rencontrés tout au long de leur voyage, et est née la Fondation Playing For Change qui s’occupe de construire des écoles d’art pour les enfants du monde entier. Les membres de Playing for change cherchent à créer de l’espoir et de l’inspiration pour l’avenir de la planète.

Grand programme !

 

Les fabuleux pouvoirs de la voix !

Il aura fallu un petit prof, déguisé en Gérard Jugnot, et une chorale pour découvrir que les Français avaient terriblement envie de croire à cette idée simple: chacun peut trouver son rôle dans un groupe et les voix les plus ingrates, ensemble, peuvent produire de l’harmonie et de la beauté. Au-delà de la métaphore sociale, l’incroyable succès du film de Christophe Barratier – Les Choristes, près de 6 millions d’entrées en onze semaines – distille massivement la conviction que tous, même les plus violents, les plus cabossés, les plus malheureux d’entre nous, disposent d’un instrument, la voix, qui peut avec un rien d’effort nous conduire à nous transcender, si quelqu’un, quelque part, veut bien nous écouter. Le soliste du film, Jean-Baptiste Maunier, assis derrière son Coca, le dit très bien avec ses mots hésitants: «Quand on chante, ça aide. Je ne sais pas… ça ouvre une nouvelle porte.» Puis il ajoute: «Mais je préfère chanter avec les autres. C’est une deuxième famille. Comme quand on joue au foot et qu’on se passe la balle. Mais, là, on se passe des notes. Je trouve ça beau.»

Et ça plaît : la bande originale, composée par Bruno Coulais et diffusée par Warner, s’est hissée à la première place du Top albums pendant trois semaines et n’a été détrônée que par Michel Sardou. Quant aux Petits Chanteurs de Saint-Marc, chorale d’un collège jésuite de Lyon à laquelle appartient Jean-Baptiste Maunier et qui prête ses voix aux autres enfants du film, ils avaient déjà édité sept disques à peu près incognito. Ils ont multiplié leurs ventes par cent avec le huitième, qui vient de sortir chez Jade et s’est immédiatement placé en tête des ventes Fnac, catégorie classique. Ils enregistrent un nouveau disque qui doit être diffusé à la mi-juin, chez Mediason.» Ne parlez pas de nostalgie, prévient Nicolas Porte, le chef de chœur. Le film a touché un public de jeunes et je reçois de 300 à 500 mails par jour d’enfants de 9 à 15 ans qui me disent merci de leur avoir fait découvrir ça.» Du haut de ses 13 ans, Jean-Baptiste renchérit lucidement: «Avant, on nous trouvait ringards. Maintenant, le dimanche, quand on chante à la messe, il y a beaucoup de gens. Des filles, surtout.» Un peu gêné, il sourit: «C’est nul!»

Sans doute ce film tombait-il à pic. Au moment où palpite dans le pays une formidable envie de chanter.

Mais le phénomène dépasse le chant. C’est le pouvoir de la voix qu’on découvre soudain. Il était temps. Jamais on ne s’était tant parlé. Un siècle et demi après l’invention du téléphone, 70% des Français ont aujourd’hui un mobile. La radio a commencé à émettre dans les années 1920, la télévision a pris son essor après la Seconde Guerre mondiale: pas un homme public ne peut désormais ignorer la force de l’oral. Les enfants à qui, dans les bonnes familles, on intimait hier l’ordre de se taire en présence des adultes sont incités à s’exprimer. Et les managers se jettent sur les cours de diction. «Cet intérêt pour la voix est très récent, affirme le Dr Claude Fugain, chef du département de phoniatrie de Saint-Antoine, à Paris, et directrice de l’unité de la voix à l’hôpital Foch, à Suresnes. Face aux Anglo-Saxons, nous ne savons pas parler. Mais, depuis quelques années, nous sommes de plus en plus consultés et on voit surgir un tas de gourous qui organisent des stages, des séminaires ou des séances de coaching.» Cofondatrice du laboratoire de la voix, le Dr Elisabeth Fresnel-Elbaz confirme: «Depuis quatre ou cinq ans, les directeurs des ressources humaines suggèrent à leurs cadres d’aller voir des phoniatres, des femmes actives vont chanter à l’heure du déjeuner, les ensembles choraux se multiplient. Les gens prennent conscience que la voix peut être un atout, mais aussi un handicap.» On en joue, mais elle nous trahit parfois. Elle nous unit, mais elle nous inhibe aussi. A nulle autre pareille – on a une empreinte vocale comme on a une empreinte digitale – elle peut pourtant se transformer, se lisser, s’enrichir, se travailler.

Ce n’est qu’une vibration d’air, disent les phoniatres, et pourtant c’est magique. On a tous dans l’oreille une voix qui nous a particulièrement troublés, bouleversés, impressionnés, ensorcelés, ennuyés, agacés ou exaspérés. Est-ce le timbre, le ton, la tessiture, le rythme, la mélodie, l’intensité? Certaines voix sont inoubliables. Le nourrisson est sensible à l’odeur de sa mère vingt-quatre heures après sa naissance. Mais il reconnaît son timbre dès sa vie fœtale et, plus tard, si on lui met une tétine dans la bouche, il se met à téter avidement si on lui fait entendre la voix maternelle. L’Histoire et la mythologie bruissent de ces voix que l’on suit aveuglément, à l’instar de Jeanne d’Arc. Les dieux comme les sirènes sont très bavards. Certains ne feront jamais silence. Après la mort de Narcisse, noyé dans son reflet, Echo, la nymphe des sources et des forêts – qui l’aimait – disparut et fut changée en voix qui répétera jusqu’à la nuit des temps les dernières syllabes de nos propos… On connaît la force de la voix d’autrui, mais on a tendance à sous-estimer celle qui sort de soi. «Au premier instant de notre vie, lors de notre passage du milieu liquide à l’air, c’est un cri, une voix qui se fait entendre, note Yvette Vavasseur, spécialiste en sciences de l’éducation. A la mort, c’est un râle qui s’étouffe dans un dernier souffle. Dans la nuit, dans la peur, on chante pour se tenir compagnie. A cette voix accordons-nous toute l’attention qu’elle mérite?»

«On vit dans une société où l’on ne se touche plus, observe la psychologue Rosemarie Bourgault, on se touche avec la voix.» Comme le remarque le baryton Laurent Naouri (lire l’entretien), il y a quelque chose d’intime dans la relation vocale, un tremblé, une fragilité, presque une nudité. «La voix, c’est la dernière chose qu’on peut nous prendre, affirme Serge Hureau, directeur du Centre national du patrimoine de la chanson. Il suffit d’entendre quelqu’un pour sentir ce qu’il a de propre. Chacun se souvient d’un jour où il a osé prendre la parole, haussé la voix pour dire non.» Non-voyante, la journaliste Sophie Massieu est, plus que quiconque, sensible au pouvoir des voix: «Outre l’identité sexuelle, elles me renseignent sur le milieu culturel, l’âge, l’humeur, même si c’est parfois trompeur. On entend un sourire dans un allô. On dit souvent que les aveugles se moquent des apparences, mais ce sont des foutaises: nous ne sommes pas sensibles aux mêmes apparences. Moi, si j’entends une voix bien timbrée, un peu caverneuse, mesurée avec des clins d’oeil, des silences entendus, je craque! J’ai rêvé sur des voix radiophoniques de gens que je ne connais pas du tout, comme Jean-Luc Hees…»

Les Anglo-Saxons, friands d’études tous azimuts, ont bien sûr tenté de mesurer l’impact du langage. Selon Albert Mehrabian, professeur à l’université de Californie, le sens donné à une conversation reposerait à 7% sur les mots effectivement prononcés, à 38% sur l’élocution et à 55% sur le message visuel qui l’accompagne. Les signaux non verbaux décupleraient le pouvoir de la parole. Conseillère en formation au Canada, Merge Gupta-Sunderji tire quelques enseignements de bon sens de ses recherches: «Une voix trop forte peut exprimer un désir de domination, tandis qu’une voix trop douce peut signaler la soumission. Une voix trop sèche peut déconcerter l’interlocuteur et une voix trop mielleuse peut éveiller le soupçon. Par ailleurs, les voix nasillardes ou haletantes ne sont pas susceptibles d’inspirer confiance. Et le débit est tout aussi important – celui qui parle trop vite sera bien souvent perçu comme un simple beau parleur!» Au-delà de ces stéréotypes, Frédéric Girard, directeur du développement chez Adia (agence d’intérim), admet que la voix est un élément important de la personnalité du candidat, lors d’un recrutement. «Ce qui compte, c’est la cohérence entre la voix et le discours, dit-il. Mais c’est aussi l’articulation nette, le débit adapté.» Tout dépend du territoire professionnel. Pour les call centers, on attend quelqu’un de structuré, clair et rassurant dans son élocution. «Dans les métiers technologiques, si on a quelqu’un qui parle très vite, ça ne va pas marcher. C’est comme si vous appeliez les pompiers et que vous ayez quelqu’un d’hystérique au téléphone!»

 Par LEXPRESS.fr , publié le 07/06/2004

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