Pour cette rentrée 2017, un petit rappel d’un bel article sur la voix et les bienfaits du chant.

Raymonde Viret entourée d’illustres élèves. De gauche à droite : Maxime Le Forestier, François Morel et Jacques Weber. | Émilie Corbineau
Raymonde Viret, professeure de chant des stars, l’affirme. Il faut revenir à l’enfance pour trouver sa voix.
Raymonde Viret, professeure de chant, auteure de Trouvez votre voix.
Notre voix nous appartient-elle ?
Elle crée le contact avec les autres. Dès que nous l’utilisons, elle ne nous appartient plus. Parler, chanter, c’est jouer du corps de l’autre. Notre voix véhicule autant de messages que d’émotions.
Est-elle une véritable alliée ?
Elle est notre complice, mais parfois notre ennemie. Elle nous raconte, révèle notre identité. Si vous saviez tout ce qui s’accouche dans ma salle de musique quand on travaille sur la voix. Enfin, elle a ce côté irrévocable. Le son émis ne se rattrape pas. Pas de retouche, ni de reprise, ce qui est dit est dit.
Et sa mécanique est méconnue
De nombreux chanteurs, comédiens, professeurs, avocats, pour qui la voix est un outil de travail, en ignorent tout. La voix, c’est un corps-instrument à connaître pour la comprendre et la maîtriser.
Vous dites que la voix doit venir des tripes…
Parce que c’est d’abord un cri primal, celui que pousse le nouveau-né en sortant du ventre de sa mère. On crie avant de voir. Le bébé descend son diaphragme, laisse sa cage thoracique ouverte, sort son ventre, ses fesses s’ouvrent, son cri part du bas. C’est ce mouvement-là que l’on doit retrouver. La vraie voix, c’est bien une histoire de tripes, pas de cordes vocales. Tout se passe en dessous de la taille. Je dis souvent que ce qui est au-dessus n’est qu’orgueil.
Trouver sa voix, cela a quelque chose d’animal ? Oui, c’est bestial! Vous savez, quand Princesse Erika travaille sa voix, c’est une panthère en face de moi. J’aimerais que chacun puisse retrouver l’ampleur de cette voix que nous avons tous eue. Les enfants l’ont jusqu’à l’âge de 6 à 7ans. Avec la croissance, le stress, elle disparaît. On verrouille tout et il faut parfois travailler longtemps pour faire de nouveau pénétrer et circuler l’air là où il n’allait plus.
Et quand on n’aime pas sa voix ? La voix que l’on n’aime pas, c’est peut-être celle que la vie, le regard des autres a fabriquée. Pas l’originale. Un exemple: nombreux sont ceux qui ne chantent pas, même sous la douche, parce qu’on leur a dit qu’ils chantaient faux. Que c’est traumatisant! Retrouver ce plaisir de chanter, de parler en partant du bas, c’est aussi une façon de devenir soi-même. Comme le bébé, crier spontanément pour dire qu’on est là et qui on est.
Publié le 28/04/2016 Ouest France Valérie PARLAN
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